Shou Sugi Ban – la technique pour obtenir du bois imputrescible

Dernière mise à jour: 19.04.24

 

Le Japon est un pays qui a depuis longtemps suscité l’intérêt du reste du monde. D’autant plus que la culture Japan Di est la plus appréciée et est connue pour être respectueuse de l’homme et de la nature. Dans cette lancée, avez-vous déjà entendu parler de la technique du Shou Sugi Ban ? Ce procédé ancestral se veut d’être la meilleure solution pour obtenir du bois imputrescible. Décryptage.

 

Histoire de la technique de bois brûlé japonais

Shou sugi ban, communément appelé Yakisugi, est une technique de bois brûlé qui ne date pas d’hier. Son histoire remonte à plusieurs siècles au Japon. D’ailleurs, elle s’inscrit dans la philosophie « Wabi sabi ». Cette philosophie provient du bouddhisme et a pour objectif de mettre en valeur les différents imperfections et défauts que le temps laisse derrière lui

Cette technique est un procédé de brûlage de bois qui consiste à générer une combustion. À noter que cette combustion ne sera réalisée que sur une seule face de la planche en bois massif. Cela étant dans le but d’augmenter sa résistance et sa durabilité. Voilà ce qui explique pourquoi les Japonais utilisaient ce procédé bien avant le reste du monde. 

Le Yakisugi servait à protéger les habitations des pluies torrentielles, des cyclones et des tempêtes. Mais même s’il a été inventé il y a plusieurs siècles, il ne sera mis au goût du jour qu’au tout début des années 2000 par le Canada et les différents pays scandinaves.

En quoi consiste la technique du bois brûlé ?

Comme mentionné ci-dessus, la technique du Shou sugi ban vise à brûler le bois d’un seul côté afin de le rendre imputrescible. Il devient alors résistant aux intempéries, aux UV, aux insectes, à la moisissure, et ironiquement aux incendies. La raison est qu’il ne prend plus le feu à moins d’y être exposé trop longtemps étant donné que la surface qui est carbonisée crée un effet retardateur. 

En ce qui concerne les techniques de Yakisugi, il est important de noter que plusieurs procédés et essences de bois peuvent être utilisés. Mais le cèdre demeure le plus plébiscité par les professionnels dans l’art du Shou Sugi étant donné qu’il s’agit d’une essence de bois disposant d’une réaction particulière une fois mis au contact de la chaleur.

Côté finition, le rendu final va varier selon les variables : force de brossage, application d’enduit, degré de combustion… Quoi qu’il en soit, l’esthétique du Yakisugi est à la fois chic et envoûtante comme en témoignent le bardage de bois brûlé et les panneaux intérieurs noircis dans les espaces indoor au style scandinave.

 

Réalisation du Yakisugi : la technique traditionnelle

La technique traditionnelle, comme son nom le laisse entendre, est le procédé le plus ancien utilisé il y a plusieurs siècles au Japon. Cette technique, qui est la plus efficace, consiste à créer un tube de forme triangulaire avec 3 planches. Ensuite, elle vise à mettre du feu à l’intérieur de ces 3 planches formées en cheminée. Il faut compter une dizaine de minutes pour que les planches prennent feu. 

Une fois que les planches de cèdre auront pris feu, il faudra bien les étaler et gratter les résidus de charbon à l’aide d’une brosse. Ce procédé va permettre d’enlever les différentes impuretés. Enfin, pour mettre un terme à la carbonisation du bois, il est essentiel de couronner le tout en aspergeant d’eau les planches. Et une fois que les planches sont bien sèches, on y enduit généreusement d’huile de lin pour que le rendu de la finition soit juste parfait.

 

La technique moderne : le choix de la rapidité et de la facilité

La technique traditionnelle du Yakisugi s’est démocratisée à partir du début du XXIe siècle. Et aujourd’hui, artisans, artistes et designers ont recours à des procédés plus modernes pour un résultat similaire, mais plus rapide et moins fastidieux. Désormais, on brûle le bois avec un chalumeau. Et selon le degré de brûlage désiré, le temps de la combustion peut aller de 10 à 20 minutes. Par ailleurs, si traditionnellement le cèdre était l’essence de bois la plus utilisée pour le Shou, désormais les bois de pin et les cyprès se prêtent à merveille avec la méthode traditionnelle.

 

La technique alternative : tantôt moderne, tantôt traditionnelle

Pour jouer des contrastes entre procédé de combustion moderne et procédé de combustion traditionnelle, il existe une solution alternative. Pour ce faire, il n’y a rien de plus simple. Le principe part du fait de créer un grand lit de braises puis d’y placer les planches 2 par 2. À noter que la carbonisation, avec cette méthode, va s’étaler sur environ 5 mm d’épaisseur. Il est aussi possible d’utiliser un chalumeau, d’où le contraste avec le procédé de combustion moderne.

Le Yakisugi, une technique aux mille et une fonctions

D’antan, au Japon, la technique du cyprès brûlé se limitait tout juste à protéger les habitations contre les aléas climatiques. Aujourd’hui, le Yakisugi est plus qu’un procédé de protection des maisons. Ayant des vertus en corrélation avec la préservation de l’environnement, elle promet de nombreux avantages surtout en matière de durabilité du bois. 

Elle vise en effet à protéger le bois des incendies, des insectes et de la moisissure. Mis à part cela, un bois brûlé s’avère être un outil de décoration incomparable. Son aspect noirci confère à l’espace intérieur une ambiance chic, zen et scandinave à la fois. Et si auparavant cette technique ne s’appliquait que pour la façade des maisons, aujourd’hui elle offre aux artisans, des créations infinies selon leur inspiration. Dans cette lancée, il n’est plus rare de voir une table basse en bois brûlé, une armoire, un bureau…

Même si la technique du Yakisugi n’est pas encore au cœur des nouvelles tendances, elle est en train de conquérir le cœur des artisans, des architectes et des décorateurs d’intérieur.

 

 

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